Avecune sĂ©lection de 2 Ɠuvres issues de collections particuliĂšres et de musĂ©es sud-africains et europĂ©ens, ce livre propose une dĂ©couverte des civilisations traditionnelles d’Afrique du Sud, celle des Zoulous, celles aussi d’autres cultures moins connues Lorsquils dĂ©barquent Ă  la gare de Templeuve, en aoĂ»t 1914, les 83e et 84e rĂ©giments d’infanterie territoriaux ne savent pas qu’ils ont rendez-vous avec la grande faucheuse. Ces Tome1, Infanterie 3e Partie : Infanterie D'afrique Du Nord, Infanterie De Marine, Troupes Du Levant, LĂ©gion pas cher En utilisant Rakuten, vous acceptez l'utilisation des cookies permettant de vous proposer des contenus personnalisĂ©s et de rĂ©aliser des statistiques. Desguerriers zoulous cĂ©lĂšbrent le couronnement du nouveau roi Misuzulu Zulu, le 20 aoĂ»t 2022 Ă  Nongoma, Ă  300 km north of Durban, en Afrique du Sud. AFP. Les guerriers zoulous arrivent pour Cest certainement plus urgent que de fournir des hĂ©licoptĂšres lourds Ă  Barkhane (le Danemark retire les siens, les Britanniques rĂ©cupĂšrent les leurs), de remplacer nos Transall en Afrique ou d’éviter d’avoir recours Ă  un chausse-pied chaque fois qu’il faut charger un Griffon dans un A-400M. MĂȘme si c’est plus dĂ©licat que de greffer la LĂ©gion d’Honneur sur la veste JeanMarie ThiĂ©baud. Les devises des R.P.I.M.A. (RĂ©giments Parachutistes d'Infanterie de Marine) et du 1er R.C.P. (RĂ©giment de Chasseurs Parachutistes sont regroupĂ©es dans deux articles spĂ©ciaux. Seules figurent ci-dessous les devises des autres rĂ©giments parachutistes. . Dix ans de protestation Cette recrudescence dans le 94 intervient alors que plusieurs vidĂ©os camĂ©ras de surveillance ayant filmĂ© des attaques d’une extrĂȘme violence contre des Asiatiques ont tournĂ© de façon virale sur les rĂ©seaux sociaux et les forums de la communautĂ©, suscitant des rĂ©actions exaspĂ©rĂ©es. La colĂšre est d’autant plus forte que ces agressions ne sont pas nouvelles entre dĂ©cembre 2015 et l’étĂ© 2016, ce ne sont pas moins de 140 femmes, toutes asiatiques, qui subirent ce type d’attaques le long de la ligne 183. ArrĂȘtĂ©s peu aprĂšs, les agresseurs se sont rĂ©vĂ©lĂ©s mineurs. [2] C’est en 2010 que, pour la premiĂšre fois, Ă  Belleville, et Ă  la stupeur gĂ©nĂ©rale, plusieurs milliers de Chinois descendent dans la rue, excĂ©dĂ©s d’ĂȘtre la cible privilĂ©giĂ©e d’une petite dĂ©linquance qui voit dans les Chinois » – cette dĂ©nomination englobant tous les Asiatiques – des proies idĂ©ales. [3] Ils ont la rĂ©putation d’avoir du liquide sur eux, quand ils reviennent du travail ou quand ils vont Ă  des mariages, et peu d’entre eux portent plainte quand ils sont agressĂ©s, soit parce qu’ils sont en situation irrĂ©guliĂšre et Ă©vitent les contrĂŽles policiers, soit parce que, mĂȘme munis de papiers lĂ©gaux, ils ne maĂźtrisent pas ou peu le français. Le 22 juillet dernier, le comitĂ© SĂ©curitĂ© pour tous » du 94 Ă©mettait un communiquĂ© interpellant les pouvoirs publics sur ces agressions qualifiĂ©es Ă  juste titre de sexistes et racistes » et rĂ©itĂ©rant leurs demandes, Ă  savoir l’extension de la vidĂ©o-surveillance [4], le renforcement des patrouilles de police et de celles de la RATP dans les zones sensibles », ainsi qu’un statut de jeune adulte » pour les agresseurs qui, quand ils sont mineurs, sont peu pĂ©nalisĂ©s. [5] Cette association s’est fait connaĂźtre en 2016 lors de l’agression mortelle de Shaolin Zhang, travailleur chinois Ă  Aubervilliers. [6] Plusieurs dizaines de milliers d’Asiatiques, majoritairement chinois, avaient alors dĂ©filĂ© dans Paris demandant la sĂ©curitĂ© pour tous ». En 2017, une tout autre manifestation rassemblait lĂ  aussi plusieurs milliers de Chinois aprĂšs qu’un policier de la Bac avait abattu chez lui Shaoyao Liu, un pĂšre de famille. Le policier coupable vient de bĂ©nĂ©ficier d’un non-lieu le 11 juillet 2019, au nom de la lĂ©gitime dĂ©fense. [7] Ce dĂ©ni de justice, habituel dans les cas de violence policiĂšre, a entraĂźnĂ© un modeste rassemblement Ă  l’appel de la famille indignĂ©e et la constitution d’un comitĂ© demandant Justice pour Shaoyao » Ă  l’instar des autres victimes des brutalitĂ©s policiĂšres. Comment apprĂ©hender cette apparente contradiction vouloir d’un cĂŽtĂ© plus de policiers et de l’autre dĂ©noncer leur impunitĂ© quand ils jouent aux cow-boys ? Cette demande sĂ©curitaire met trĂšs mal Ă  l’aise la gauche radicale et les organisations antiracistes. Exiger plus de rĂ©pression alors mĂȘme que celle-ci vient de franchir un saut qualitatif contre les manifestations est incomprĂ©hensible et indĂ©fendable pour beaucoup. De plus, la qualitĂ© des agresseurs n’arrange rien. Car la plupart du temps, il faut se rendre Ă  l’évidence, ces derniers sont issus d’autres communautĂ©s minoritaires, originaires d’Afrique du Nord ou sub-saharienne, discriminĂ©s et en butte Ă  l’arbitraire policier. Comment donc concilier la lutte antiraciste que l’on appellera classique » pour plus de facilitĂ©, et la prise en compte de la souffrance rĂ©elle des Chinois » de Belleville, d’Aubervilliers ou d’Ivry ? Jusqu’à prĂ©sent, la gauche radicale et les organisations antiracistes ont Ă©tĂ© absolument incapables de rĂ©soudre ce dilemme qui met Ă  mal les rĂ©fĂ©rences et modes de pensĂ©e habituels. Le malaise dure depuis dix ans. Et c’est trĂšs dommage, car certains ne manquent pas d’en profiter. Une communautĂ© hĂ©tĂ©rogĂšne Ce malaise de la gauche radicale Ă  apprĂ©hender la communautĂ© asiatique, dont on pourrait dire cyniquement qu’elle a le mauvais goĂ»t de ne pas rĂ©pondre aux lieux communs sur l’immigration europĂ©enne ou post-coloniale, ne date pas d’aujourd’hui. Ce qui frappe en premier lieu, c’est l’hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© nationale et sociale des Asiatiques de France. DerriĂšre le nom caricatural de Chinois » voir de Noichs », on trouve aussi bien des vrais » Chinois de Chine continentale que d’ex-rĂ©fugiĂ©s du Sud-Est asiatique – Vietnam, Cambodge, Laos –, ou des Philippines travaillant comme nounous dans les beaux quartiers. On classera CorĂ©ens et Japonais parmi les expatriĂ©s, cette expression ayant un sens bien plus social plus que racial contrairement aux États-Unis oĂč ils forment d’importantes communautĂ©s sur la cĂŽte Ouest, ils sont en petit nombre Ă  Paris. MalgrĂ© leur invisibilitĂ© rĂ©currente, rappelons que la prĂ©sence asiatique est ancienne en France. Elle est d’abord liĂ©e aux deux guerres mondiales. Celle de 14-18 voit la prĂ©sence de plusieurs rĂ©giments de tirailleurs annamites et de milliers de Chinois engagĂ©s contractuellement pour les travaux de terrassement ou dans les usines. Et quand Ă©clate la Seconde Guerre mondiale, des milliers de travailleurs forcĂ©s vietnamiens sont emmenĂ©s en France. On leur doit, entre autres, le riz de Camargue. On croise aussi de nombreux intellectuels indochinois investis dans la lutte pour l’indĂ©pendance de leur pays. Mentionnons le militant trotskyste Ta Thu Thau [8] qui, Ă©tudiant Ă  Paris va faire connaĂźtre la mutinerie de Yen Bay en 1930, ainsi que la figure tragique du philosophe Tran Duc Thao qui rentre au Vietnam en guerre en 1952 [9]. À la fin de la guerre d’Indochine en 1954, et la partition du pays, plusieurs milliers de Vietnamiens issus de couples mixtes ou de veuves vietnamiennes d’un soldat français accompagnĂ©es de leurs enfants, arrivent en France. C’est une population souvent trĂšs pauvre, dont beaucoup iront dans les Camps d’accueil des rapatriĂ©s d’Indochine CARI. Leur arrivĂ©e et leur sort misĂ©rable laissent indiffĂ©rent. La France, empĂȘtrĂ©e dans une autre guerre coloniale en AlgĂ©rie, a d’autres chats Ă  fouetter. On les oublie et leurs camps serviront en 1962 pour les harkis. Aujourd’hui, c’est la troisiĂšme gĂ©nĂ©ration qui a choisi de faire connaĂźtre cet Ă©pisode dans des films comme AllĂ©e des Jasmins » ou Sous tes doigts » [10]. Le choc des boat-people À la fin des annĂ©es 1960, la guerre du Vietnam est au centre des luttes de la jeunesse radicale du monde entier. Pour toute une gĂ©nĂ©ration, il ne fait pas de doute que l’Indochine rĂ©volutionnaire, dont Ho Chi Minh est la figure emblĂ©matique, vaincra les AmĂ©ricains et leurs alliĂ©s fantoches » du Sud. 1975 voit le triomphe de cette lutte. Successivement en avril 1975, Pnom Penh et SaĂŻgon tombent aux mains des rĂ©volutionnaires. L’image des hĂ©licoptĂšres amĂ©ricains quittant en toute hĂąte le palais prĂ©sidentiel, restĂ©e dans toutes les mĂ©moires, est le symbole de cette dĂ©route cinglante. AprĂšs les Français, c’est au tour de la plus grande puissance mondiale d’avoir Ă©tĂ© dĂ©faite par les petits bo doĂŻ aux semelles de caoutchouc. Mais quatre ans plus tard, la gueule de bois est rude aprĂšs des mois d’affrontements plus ou moins larvĂ©s, le Vietnam intervient au Cambodge en dĂ©cembre 1978, chassant les Khmers rouges et rĂ©vĂ©lant l’ampleur du gĂ©nocide, mais dĂ©clenchant en retour la colĂšre du protecteur chinois de Pol Pot [11]. En fĂ©vrier 1979, les troupes chinoises entrent au Vietnam et ravagent le Nord, lĂ  oĂč le Vietminh avait connu ses premiĂšres grandes victoires face aux Français en 1950. Le rĂȘve – ou l’illusion – de Bandung est bel et bien mort et enterrĂ© en 1979. À cela s’ajoute ce qu’on appelle pudiquement la crise des boat people », c’est-Ă -dire la fuite Ă©perdue de centaines de milliers de Vietnamiens du Sud qui, par tous les moyens et au risque de leur vie, affrontent sur des rafiots de fortunes surchargĂ©s, non seulement la mer de Chine, mais aussi les pirates qui pillent, violent et tuent ces proies faciles. De nombreux Chinois Ă©tablis de longue date Ă  SaĂŻgon sont parmi les rĂ©fugiĂ©s. En France, la crise prend une dimension particuliĂšre est-ce dĂ» Ă  l’histoire coloniale qui lie les deux pays ou au poids du mouvement communiste dont Ho Chi Minh et Giap sont des figures mythiques ? Sans doute les deux, suscitant la mobilisation des intellectuels dont la quasi-totalitĂ© avait soutenu la lutte du Vietnam contre les AmĂ©ricains. La scĂšne emblĂ©matique de cette campagne est la confĂ©rence de presse tenue par les frĂšres ennemis Jean-Paul Sartre et Raymond Aron en juin 1979, appelant le prĂ©sident de la RĂ©publique ValĂ©ry Giscard d’Estaing Ă  ouvrir largement les portes du pays aux rĂ©fugiĂ©s [12]. Ce sera chose faite puisque la France va accueillir plus de 100 000 boat-people. Entre invisibilitĂ© et fantasmes Soyons honnĂȘtes, tant VGE que Mitterrand feront correctement le boulot. Aide au logement, Ă  l’emploi, cours de français, octroi rapide du statut de rĂ©fugiĂ© politique, accession Ă  la nationalitĂ© française, tout est fait pour faciliter l’intĂ©gration des nouveaux venus. Ce n’est pas leur race » qui leur vaut ce traitement que pourraient envier bien des migrants d’aujourd’hui, mais leur provenance, celle d’un pays faisant partie du bloc soviĂ©tique. La droite, puis le gouvernement socialiste ne seront pas fĂąchĂ©s de mettre en avant leur triste sort de victimes du communisme, comme ce fut le cas pour les Hongrois en 1956. Le but est de fondre les rĂ©fugiĂ©s dans le creuset français ». Et les rĂ©fugiĂ©s vont y mettre du leur. Avec l’humiliation propre aux vaincus, ils vont se faire tout petits et se faire oublier mĂȘme si naissent alors les premiers grands Chinatowns, dans le 13e arrondissement et Ă  Belleville qui deviennent autant de promenade exotiques. L’écrasante majoritĂ© va connaĂźtre le dĂ©classement social. [13] Le restaurant chinois » entame sa longue marche et avec lui toute une sĂ©rie de fantasmes comme les chats et les chiens qui disparaĂźtraient, sous-entendu dans les plats servis. Il n’est jusqu’à l’absence de dĂ©linquance qui n’attise la rumeur ne dit-on pas qu’on ne retrouve jamais les cadavres des voyous ? Cette invisibilisation n’est pas propre Ă  la France ce cinĂ©ma amĂ©ricain qui dĂ©roule les chefs-d’Ɠuvre sur la guerre du Vietnam et dont on raffole ne les traitera pas mieux. La fĂ©rocitĂ© hilarante de l’écrivain amĂ©ricano-vietnamien VietThanh Nguyen Ă©pingle dans son roman Le Sympathisant prix Pulitzer 2016 [14] cet Hollywood qui raconte une guerre du Vietnam oĂč les Vietnamiens sont au choix de pauvres victimes ou d’infĂąmes Ă  la gauche radicale, dire qu’elle ne s’est peu intĂ©ressĂ©e Ă  ces rĂ©fugiĂ©s qui dĂ©rangeaient politiquement relĂšve de la litote. Pourtant, dix ans avant la chute du mur de Berlin, c’est bien en 1979 et en Asie que s’est effondrĂ©e dĂ©finitivement l’espĂ©rance messianique nĂ©e de la rĂ©volution d’Octobre. Elle ne s’intĂ©resse pas beaucoup plus Ă  ce qu’ils sont devenus quarante ans aprĂšs, Ă  tort car c’est un parcours qui pourrait ĂȘtre riche d’enseignements. Les Chinois de France Une autre Ă©migration bien plus massive va bouleverser ce paysage asiatique presque trop tranquille, celle des Chinois de Chine continentale. L’accession en 1978 de Den Xiaoping Ă  la tĂȘte du Parti communiste chinois oĂč il allait rester pendant 20 ans va lancer cet oxymore si incongru pour des marxistes, l’économie socialiste de marchĂ© ». Son but ? Faire de la Chine une grande puissance, sinon la premiĂšre, ce qu’elle n’est guĂšre malgrĂ© son siĂšge permanent au Conseil de sĂ©curitĂ© de l’ONU. Moderne Guizot, Deng proclame Il est glorieux de s’enrichir », ce qui ne tombera pas dans l’oreille d’un sourd. Mais Ă  cĂŽtĂ© de la caste des Princes rouges » et de cette nouvelle bourgeoisie qui s’est de fait copieusement enrichie, les privatisations et la liquidation de secteurs entiers de l’économie d’État, vont entraĂźner des inĂ©galitĂ©s sociales ravageuses poussant des millions de paysans pauvres et d’ouvriers au chĂŽmage vers les mĂ©galopoles chinoises oĂč ils vont constituer un prolĂ©tariat corvĂ©able Ă  merci, faisant du pays, l’atelier du monde ». Les plus audacieux de ces misĂ©reux vont faire ce que des centaines de milliers d’autres firent avant eux, ils vont partir au loin chercher un avenir meilleur. DĂšs le dĂ©but des annĂ©es 1990, plusieurs dizaines de milliers de Chinois arrivent en France dans un flux rĂ©gulier. Si certains peuvent bĂ©nĂ©ficier d’un regroupement familial en faisant jouer la prĂ©sence d’un parent dĂ©jĂ  Ă©tabli, la plupart viennent de façon irrĂ©guliĂšre et se retrouvent avec le statut peu enviable de sans-papiers. Souvent endettĂ©s auprĂšs d’un passeur, Ă  qui ils doivent rembourser de trĂšs grosses sommes, ils sont Ă  la merci d’un contrĂŽle policier qui signifiera l’expulsion du territoire. Combien sont-ils ? Difficile Ă  dire comme le montrent les estimations qui parlent de 600 000 Ă  900 000, voire un million d’Asiatiques, Chinois et ex-rĂ©fugiĂ©s du Sud-Est asiatiques et leurs descendants. Ce qui est sĂ»r, c’est que la France abrite la plus importante communautĂ© chinoise d’Europe. Dans la premiĂšre gĂ©nĂ©ration, beaucoup travaillent au sein de la communautĂ©, restaurants, textile, maroquinerie, articles de Paris... Au fil des annĂ©es, ils ne sont plus cantonnĂ©s Ă  Belleville ou au 13e, ils sont bien prĂ©sents dans les 10e et dans le 3e arrondissements, dans la banlieue sud qui jouxte la porte de Choisy, dans la banlieue nord, Ă  Saint-Denis, Ă  Pantin... Mais c’est surtout Aubervilliers qui est aujourd’hui l’épicentre l’économique de la communautĂ© chinoise avec la crĂ©ation en 2006 de l’immense Centre international France-Asie CIFA, agrandi en mars 2015 par le Fashion Center qui est l’un des plus importants centres d’achat en gros d’Europe. [15] Ce vaste ensemble de boutiques et de stockage qui draine tout ce qui a trait au prĂȘt-Ă -porter au sens large vĂȘtements, lingerie, accessoires, maroquinerie, bijouterie fantaisie... Ă©tait au dĂ©part destinĂ© Ă  remplacer le Sentier oĂč un immobilier rĂ©sidentiel aux prix astronomiques a succĂ©dĂ© Ă  la vieille activitĂ© de la communautĂ© juive. Mais bien plus qu’une simple zone Ă©conomique, le Fashion Center est le symbole de ce qui caractĂ©rise aujourd’hui la communautĂ© chinoise, ce qui la distingue des vagues d’immigration antĂ©rieures, qu’elles soient europĂ©ennes ou post-coloniales, et qui est Ă  l’origine des agressions qu’elle subit de façon rĂ©currente, depuis plus de 10 ans. Un racisme du ressentiment Par bien des traits, les Chinois de France ressemblent aux immigrĂ©s qui les ont prĂ©cĂ©dĂ©s pauvretĂ©, relatif entre-soi protecteur, statut prĂ©caire, menaces policiĂšres et... luttes. En 1997, les Chinois de Paris manifestent massivement dans le mouvement des sans-papiers ; en 2007, une Chinoise de 51 ans sans-papiers, paniquĂ©e par l’arrivĂ©e de la police, trouve la mort aprĂšs s’ĂȘtre dĂ©fenestrĂ©e pour Ă©chapper Ă  un contrĂŽle, provoquant protestations et manifestations. Des conditions donc trĂšs diffĂ©rentes de celles qu’ont connues les boat-people de la fin des annĂ©es 1970. Comme partout, c’est une immigration de plus en plus fĂ©minine, comme l’a montrĂ© la grĂšve des manucures chinoises en 2014, lutte largement soutenue et popularisĂ©e par la CGT, il faut le souligner [16]. Comme pour tous les migrants aprĂšs trente ans de prĂ©sence, la diffĂ©renciation sociale s’est accentuĂ©e entre premiers arrivĂ©s, naturalisĂ©s, seconde gĂ©nĂ©ration et nouveaux venus. Mais la diffĂ©rence radicale entre l’immigration chinoise et l’immigration italienne, portugaise, algĂ©rienne ou malienne, c’est ... qu’elle vient de Chine, c’est-Ă -dire de ce qui est aujourd’hui la deuxiĂšme puissance Ă©conomique mondiale. Jusqu’à prĂ©sent, les choses Ă©taient simples il y avait des pays pauvres, avec un fort surplus de population misĂ©rable, et il y avait des pays riches, qui manquaient de main-d’Ɠuvre. Donc les premiers envoyaient dans les seconds, lĂ©galement ou pas selon les pĂ©riodes, ce surplus de population. En retour, celle-ci serrait les dents et se serrait la ceinture pour envoyer un pĂ©cule le plus important possible Ă  la famille restĂ©e au pays. Ce schĂ©ma est toujours d’actualitĂ©, y compris pour une grande partie de l’immigration chinoise. On ne rappellera jamais assez l’importance des transferts financiers pour un grand nombre de pays du Sud », que ce soit le Mexique, les Philippines ou le SĂ©nĂ©gal par exemple. Simplement, dans le cas des Chinois, il est compliquĂ© par le fait que les flux financiers entre la Chine et la France ne sont pas seulement l’Ɠuvre des immigrĂ©s en 2018, le dĂ©ficit commercial de la France avec ce pays Ă©tait de 30 milliards de dollars. Et il faut y ajouter les investissements chinois en France, en trĂšs forte hausse, mĂȘme s’ils sont plus ou moins rĂ©ussis, comme le rachat de l’aĂ©roport de Toulouse. [17]À sa petite Ă©chelle, c’est aussi ça le sens du Fashion Center d’Aubervilliers dont nous parlions plus haut, dans ce dĂ©partement qui est le plus pauvre de France. Un autre exemple peut ĂȘtre donnĂ© par l’explosion du tourisme chinois. LĂ  aussi, si l’on compare avec des immigrations antĂ©rieures, en l’occurrence europĂ©enne, on perçoit bien les points communs et la grande diffĂ©rence. Le regard sur les Italiens et les Espagnols s’est modifiĂ© quand leur position sociale a changĂ© quand ils ont cessĂ© d’émigrer et sont passĂ©s, pour dire les choses rapidement, du statut de maçon ou femme de mĂ©nage Ă  celui de touristes. L’hostilitĂ©, ou tout du moins la condescendance mĂ©prisante a disparu car ce n’était plus des pauvres qui prenaient les boulots les plus durs, mais des Ă©gaux qui venaient dĂ©penser de l’argent. Le problĂšme avec les Chinois, c’est qu’ils sont simultanĂ©ment migrants... et touristes. Qui plus est des touristes qui comptent, non seulement par leur nombre, plus de 2,2 millions en 2018 et ce chiffre ne cesse d’augmenter, mais surtout par leurs dĂ©penses, supĂ©rieures Ă  4 milliards. Encore peu coutumiers des cartes de crĂ©dit, porteurs de fortes sommes en liquide, ces touristes sont d’ailleurs eux aussi une cible privilĂ©giĂ©e des pickpockets en tous genres. Ces larcins ajoutĂ©s aux agressions dont sont victimes les ressortissants chinois ont amenĂ© les autoritĂ©s chinoises Ă  hausser le ton Ă  plusieurs reprises et Ă  demander Ă  la France d’assurer la sĂ©curitĂ© de leurs citoyens ce qu’on ne saurait lui reprocher. C’est ce que fit en son temps le prĂ©sident Boumedienne lors de la vague d’agressions contre les ouvriers algĂ©riens en 1972. Et comme toujours dans ces cas-lĂ , la presse chinoise en a rajoutĂ©, faisant de certains quartiers de Paris et sa banlieue, de vĂ©ritables coupe-gorges. Or, il en coĂ»te cher de provoquer l’ire des rĂ©seaux sociaux chinois Dolce Gabbana et Versace l’ont appris voici peu Ă  leurs dĂ©pens et notre industrie du luxe sait trop bien ce qu’elle doit Ă  l’enrichissement spectaculaire de millions de Chinois. Le racisme anti-chinois et par extension anti-asiatique, car les agresseurs ne cherchent pas Ă  savoir si leur victime vient de Wenzhou ou du delta du MĂ©kong [18], est pour une trĂšs grande part, un racisme du ressentiment [19]. Une partie des quolibets dont ils sont la cible, les accents ou les traits physiques moquĂ©s, font hĂ©las partie du paquetage de l’étranger. Le mangeur de nems » a bien des points communs avec le macaroni » [20]. Mais les fantasmes qu’engendrent les Chinois et qui sont Ă  l’origine de leurs multiples agressions ont davantage de points communs avec l’antisĂ©mitisme qu’avec le racisme du mĂ©pris qui touchent d’autres communautĂ©s. Avoir de l’argent mĂȘme quand on a l’air pauvre, ĂȘtre fourbe et faire ses coups en douce, ĂȘtre puissant et voir les autres s’incliner... autant d’accusations qui sont communes aux juifs et aux Asiatiques. Il n’est jusqu’à l’éclatante rĂ©ussite scolaire des enfants ou la popularitĂ© des festivitĂ©s du Nouvel an chinois [21] qui se soient sujettes Ă  ressentiment pour des populations immigrĂ©es comme eux, qui ont le sentiment d’ĂȘtre laissĂ©es-pour-compte et de regarder passer le train de la mondialisation. Se faire un Chinois » devient alors une maniĂšre de faire payer Ă  plus fragile que soi tout ce que vous inflige une sociĂ©tĂ© dure aux faibles et douce aux puissants. Comprendre le ressort du ressentiment est une chose mais rester paralysĂ© devant des faits inadmissibles, en est une autre. ApprĂ©hender une rĂ©alitĂ© mouvante Quarante ans ont passĂ© depuis l’arrivĂ©e des boat-people, trente ans depuis le dĂ©but de l’immigration chinoise. Et la gauche radicale ne semble toujours pas savoir comment apprĂ©hender ces hommes et ces femmes. Voici un exemple, anodin mais qui en dit long. Dans la grande enquĂȘte de l’INED, Trajectoires et Origines, EnquĂȘte sur la diversitĂ© des population en France » [22], un fait saute aux yeux quant au parcours scolaire des descendants d’immigrĂ©s en France comparĂ©es au groupe majoritaire rĂ©fĂ©rent 48 % des enfants dont les parents sont originaires du Sud-Est asiatique Vietnam, Cambodge, Laos, obtiennent un diplĂŽme du supĂ©rieur, quand ils ne sont que 34 % dans la population majoritaire », soit 14 points de diffĂ©rence, ce qui est Ă©norme. Et pour ceux qui glosent sur le privilĂšge blanc », signalons que ce pourcentage est de 26 % pour les descendants d’Espagnols et d’Italiens, et de 28 % pour les Portugais, 20 points d’écart ! Cette diffĂ©rence, ahurissante, a-t-elle Ă©tĂ© analysĂ©e ? A-t-on essayĂ© de voir quel rĂŽle a pu jouer l’accueil reçu ? A-t-on essayĂ© de comprendre quelles Ă©taient les racines sociales, culturelles, familiales... de cette rĂ©ussite ? Point du tout. Que ces populations soient originaires d’anciennes colonies françaises pourraient amener une rĂ©flexion comparative avec d’autres populations qui ont cette histoire en commun. Point du tout. On pourrait aussi regarder le rapport qu’entretient la communautĂ© chinoise avec son pays d’origine et son pays d’accueil, et le comparer Ă  d’autres communautĂ©s. La Chine n’accepte pas la double nationalitĂ© [23], tout comme l’Inde, pour prendre un autre gĂ©ant asiatique. Les immigrĂ©s chinois doivent donc choisir, notamment pour les enfants nĂ©s ici. Et pourtant les liens culturels restent trĂšs forts mĂȘme en cas de mono-nationalitĂ© ». Trop forts d’ailleurs au goĂ»t de certains prompts Ă  soupçonner la 5e colonne » d’un pays qui fait peur Ă  beaucoup car perçu comme destructeur d’emplois. Le fameux pĂ©ril jaune » a suivi l’évolution de la Chine si la hantise de la submersion dĂ©mographique est toujours prĂ©sente, elle s’accompagne maintenant de la crainte Ă©conomique, alimentĂ©e par les appĂ©tits de ce pays hier sous-dĂ©veloppĂ© devenu aujourd’hui une puissance impĂ©rialiste. L’enjeu est de taille pour la gauche il est possible de rĂ©pondre aux inquiĂ©tudes lĂ©gitimes des Asiatiques, sans dĂ©magogie sĂ©curitaire mais sans ĂȘtre dans le dĂ©ni par angĂ©lisme ou dĂ©sarroi. À Aubervilliers comme dans le 94, la communautĂ© s’organise tĂ©lĂ©phone et messagerie instantanĂ©e pour prĂ©venir les agressions ; apprentissage de l’autodĂ©fense pour les femmes, rondes rĂ©guliĂšres [24]. Il faut encourager cette auto-organisation, pointer les rĂŽles respectifs des associations et des pouvoirs publics et mettre en garde contre toute tentation de dĂ©fense privĂ©e qui n’aurait pour rĂ©sultat que de pourrir un peu plus les relations entre communautĂ©s. Il faut souligner que cette demande de davantage de policiers qui protĂšgent les citoyens, et qui ne jouent pas les ninjas, n’est pas propres aux Asiatiques comme le montre la lettre ouverte de maires de Seine-Saint-Denis dĂ©nonçant l’abandon de leurs communes par les pouvoirs publics [25]. Si la gauche ou les organisations antiracistes ne font pas ce travail, d’autres sont en embuscade. Car nombre d’ex-rĂ©fugiĂ©s, leurs enfants, la seconde gĂ©nĂ©ration chinoise votent et pour les sĂ©duire, la droite et l’extrĂȘme-droite font leurs choux gras de ces agressions et opposent d’honnĂȘtes travailleurs asiatiques Ă  des voyous noirs et arabes. On peut compter sur les mĂ©dias comme Russia Today pour relayer avec complaisance le moindre vol de portable et l’on connaĂźt hĂ©las la popularitĂ© de cette officine poutinienne. [26] Se couper de la communautĂ© asiatique, c’est non seulement ignorer une population dont l’incroyable dynamisme devrait pour le moins nous intriguer, mais c’est aussi laisser faire une Ă©volution politique qui est tout sauf une fatalitĂ©. Je ne crois pas que nous puissions nous permettre ce luxe. Paris, le 7 septembre 2019 L'Afrique a Ă©tĂ©, nul ne l'ignore, le lieu de la rĂ©organisation d'une armĂ©e française suffisamment puissante pour permettre Ă  la France combattante de jouer un rĂŽle significatif. Sur sept grandes unitĂ©s de l'ArmĂ©e B, appelĂ©e Ă  former en 1944-1945 l'essentiel du corps de bataille français, trois portent des dĂ©nominations faisant explicitement rĂ©fĂ©rence Ă  leurs origines nord-africaines la 3e DIA Division d'infanterie algĂ©rienne, la 2e DIM Division d'infanterie marocaine et la 4e DMM Division marocaine de montagne. Deux autres sont issues des troupes de Marine la Ire DFL Division française libre et la 9e DIC Division d'infanterie coloniale et Ă  ce titre originaires d'Afrique noire. Des rĂ©giments de l'armĂ©e d'Afrique, zouaves, lĂ©gionnaires, spahis, chasseurs d'Afrique, figurent dans l'ordre de bataille des Ire et 5e Divisions blindĂ©es. Il faut aussi rappeler la participation Ă  la campagne du groupe des commandos d'Afrique, et des trois Groupements de tabors marocains. Au 1er juillet 1944, sur 200 000 hommes Ă  pied d'oeuvre en Afrique du Nord et en Italie, au titre de l'ArmĂ©e B, les Français et les indigĂšnes sont en nombre Ă  peu prĂšs Ă©quivalent respectivement 90 000/110 000, dont environ 95 000 MaghrĂ©bins et 15 000 Africains d'Afrique noire.Parmi les faits d'armes, il convient de citer le rĂŽle des tirailleurs sĂ©nĂ©galais dans la libĂ©ration de Toulon, celui des tabors et des tirailleurs algĂ©riens dans la libĂ©ration de Marseille. Mais une armĂ©e forme un tout, et tel exploit d'une unitĂ© n'est concevable que par la coopĂ©ration avec d'autres unitĂ©s de combat, mais aussi avec des armes et services moins cĂ©lĂ©brĂ©s, mais indispensables comme l'Intendance. A qui attribuer le mĂ©rite d'avoir atteint les objectifs essentiels, Marseille et Toulon, avec prĂšs d'un mois d'avance sur les prĂ©visions, sinon Ă  un Ă©tat d'esprit gĂ©nĂ©ral qui a autorisĂ©, comme le souligne de Lattre, toutes les initiatives et toutes les audaces du commandement ? L'union naĂźt d'abord de ce que l'on peut appeler un amalgame. Le contingent mĂȘle des Français, citoyens mobilisĂ©s selon les principes du service militaire universel, et des " indigĂšnes " pour reprendre la terminologie d'alors soumis pour la plupart AlgĂ©rie, Tunisie, Afrique noire Ă  une conscription partielle. A ces mobilisĂ©s s'ajoutent des engagĂ©s volontaires de toutes origines, Français ou " indigĂšnes " de l'armĂ©e de mĂ©tier, ou Ă©vadĂ©s de mĂ©tropole, ou lĂ©gionnaires. Le pourcentage des indigĂšnes dans les grandes unitĂ©s varie entre un quart divisions blindĂ©es et deux tiers divisions d'infanterie coloniale. Ils servent surtout dans les rĂ©giments d'infanterie Ă  raison d'environ 70 % de l'effectif total et de cavalerie, mais sont reprĂ©sentĂ©s dans toutes les armes. Ils sont ainsi environ 30 % dans l'artillerie et 40 % dans le gĂ©nie. Ils sont de mĂȘme prĂ©sents dans les services et soutiens par exemple le 6e RIA sert Ă  constituer les 503e et 504e Groupes de transport, ainsi que dans les formations sanitaires. Cet amalgame, il est vrai, diminue Ă  mesure qu'on s'Ă©lĂšve dans la hiĂ©rarchie, puisque, au 1er mai 1944, les officiers indigĂšnes ne reprĂ©sentent que 2 % du total, et les sous-officiers 20 %. Cette armĂ©e reflĂšte aussi le pays d'oĂč elle est sortie. Ce sont ces Français d'Afrique du Nord, dont beaucoup sont naturalisĂ©s depuis une ou deux gĂ©nĂ©rations, formĂ©s Ă  l'Ă©cole de la RĂ©publique, animĂ©s d'un patriotisme de frontiĂšre, prĂȘts Ă  se dĂ©vouer Ă  la grandeur d'une France dont ils sentent obscurĂ©ment qu'elle est garante de leur enracinement. Ce sont les paysans d'Afrique, accoutumĂ©s Ă  une vie rude et frugale, et Ă  l'autoritĂ© sans conteste de leurs notables, sous le commandement des administrateurs ou des officiers d'affaires indigĂšnes français, commandement acceptĂ© et mĂȘme respectĂ©, pour peu que les chefs manifestent leur intĂ©rĂȘt et leur comprĂ©hension pour leurs administrĂ©s. Outre un solide encadrement, rompu au commandement des troupes non-europĂ©ennes, l'armĂ©e offre au jeune " indigĂšne " l'occasion d'une sorte d'Ă©mancipation de son milieu social et de sa condition coloniale, en prouvant sa valeur a Ă©tĂ©, nul ne l'ignore, le lieu de la rĂ©organisation d'une armĂ©e française suffisamment puissante pour permettre Ă  la France combattante de jouer un rĂŽle significatif. Sur sept grandes unitĂ©s de l'ArmĂ©e B, appelĂ©e Ă  former en 1944-1945 l'essentiel du corps de bataille français, trois portent des dĂ©nominations faisant explicitement rĂ©fĂ©rence Ă  leurs origines nord-africaines la 3e DIA Division d'infanterie algĂ©rienne, la 2e DIM Division d'infanterie marocaine et la 4e DMM Division marocaine de montagne. Deux autres sont issues des troupes de Marine la Ire DFL Division française libre et la 9e DIC Division d'infanterie coloniale et Ă  ce titre originaires d'Afrique noire. Des rĂ©giments de l'armĂ©e d'Afrique, zouaves, lĂ©gionnaires, spahis, chasseurs d'Afrique, figurent dans l'ordre de bataille des Ire et 5e Divisions blindĂ©es. Il faut aussi rappeler la participation Ă  la campagne du groupe des commandos d'Afrique, et des trois Groupements de tabors marocains. Au 1er juillet 1944, sur 200 000 hommes Ă  pied d'oeuvre en Afrique du Nord et en Italie, au titre de l'ArmĂ©e B, les Français et les indigĂšnes sont en nombre Ă  peu prĂšs Ă©quivalent respectivement 90 000/110 000, dont environ 95 000 MaghrĂ©bins et 15 000 Africains d'Afrique noire.Parmi les faits d'armes, il convient de citer le rĂŽle des tirailleurs sĂ©nĂ©galais dans la libĂ©ration de Toulon, celui des tabors et des tirailleurs algĂ©riens dans la libĂ©ration de Marseille. Mais une armĂ©e forme un tout, et tel exploit d'une unitĂ© n'est concevable que par la coopĂ©ration avec d'autres unitĂ©s de combat, mais aussi avec des armes et services moins cĂ©lĂ©brĂ©s, mais indispensables comme l'Intendance. A qui attribuer le mĂ©rite d'avoir atteint les objectifs essentiels, Marseille et Toulon, avec prĂšs d'un mois d'avance sur les prĂ©visions, sinon Ă  un Ă©tat d'esprit gĂ©nĂ©ral qui a autorisĂ©, comme le souligne de Lattre, toutes les initiatives et toutes les audaces du commandement ? L'union naĂźt d'abord de ce que l'on peut appeler un amalgame. Le contingent mĂȘle des Français, citoyens mobilisĂ©s selon les principes du service militaire universel, et des " indigĂšnes " pour reprendre la terminologie d'alors soumis pour la plupart AlgĂ©rie, Tunisie, Afrique noire Ă  une conscription partielle. A ces mobilisĂ©s s'ajoutent des engagĂ©s volontaires de toutes origines, Français ou " indigĂšnes " de l'armĂ©e de mĂ©tier, ou Ă©vadĂ©s de mĂ©tropole, ou lĂ©gionnaires. Le pourcentage des indigĂšnes dans les grandes unitĂ©s varie entre un quart divisions blindĂ©es et deux tiers divisions d'infanterie coloniale. Ils servent surtout dans les rĂ©giments d'infanterie Ă  raison d'environ 70 % de l'effectif total et de cavalerie, mais sont reprĂ©sentĂ©s dans toutes les armes. Ils sont ainsi environ 30 % dans l'artillerie et 40 % dans le gĂ©nie. Ils sont de mĂȘme prĂ©sents dans les services et soutiens par exemple le 6e RIA sert Ă  constituer les 503e et 504e Groupes de transport, ainsi que dans les formations sanitaires. Cet amalgame, il est vrai, diminue Ă  mesure qu'on s'Ă©lĂšve dans la hiĂ©rarchie, puisque, au 1er mai 1944, les officiers indigĂšnes ne reprĂ©sentent que 2 % du total, et les sous-officiers 20 %. Cette armĂ©e reflĂšte aussi le pays d'oĂč elle est sortie. Ce sont ces Français d'Afrique du Nord, dont beaucoup sont naturalisĂ©s depuis une ou deux gĂ©nĂ©rations, formĂ©s Ă  l'Ă©cole de la RĂ©publique, animĂ©s d'un patriotisme de frontiĂšre, prĂȘts Ă  se dĂ©vouer Ă  la grandeur d'une France dont ils sentent obscurĂ©ment qu'elle est garante de leur enracinement. Ce sont les paysans d'Afrique, accoutumĂ©s Ă  une vie rude et frugale, et Ă  l'autoritĂ© sans conteste de leurs notables, sous le commandement des administrateurs ou des officiers d'affaires indigĂšnes français, commandement acceptĂ© et mĂȘme respectĂ©, pour peu que les chefs manifestent leur intĂ©rĂȘt et leur comprĂ©hension pour leurs administrĂ©s. Outre un solide encadrement, rompu au commandement des troupes non-europĂ©ennes, l'armĂ©e offre au jeune " indigĂšne " l'occasion d'une sorte d'Ă©mancipation de son milieu social et de sa condition coloniale, en prouvant sa valeur ceci explique que ce soient des contingents Ă  moral trĂšs Ă©levĂ© qui dĂ©barquent en Provence le 15 aoĂ»t 1944 et accomplissent leur mission avec une discipline et une abnĂ©gation au-delĂ  de tout Ă©loge. A-t-on toujours bien compris, comprend-on aujourd'hui, en France et en Afrique, pourquoi ils se battaient ainsi ? Nous aimerions avoir aidĂ© Ă  le faire comprendre Ă  leurs descendants et aux descendants de ceux qu'ils ont contribuĂ© Ă  profitons de l'actualitĂ© pour indiquer que depuis la sortie du film IndigĂšnes » de Rachid Bouchareb, le gouvernement a souhaitĂ© amĂ©liorer la situation des anciens combattants coloniaux. Au total, prĂšs de 80 000 vĂ©tĂ©rans, ĂągĂ©s de plus de 65 ans, sont concernĂ©s dans 23 pays. Environ 40 000 vivent en AlgĂ©rie et au Maroc, et 15 000 en Afrique noire, en particulier au SĂ©nĂ©gal et au l'Ă©poque de l'indĂ©pendance des Etats africains, les pensions des anciens combattants ont Ă©tĂ© gelĂ©es Ă  leur niveau de ce que l'administration française appelle la cristallisation».Les inĂ©galitĂ©sse sont alors creusĂ©es, puisque les pensions des anciens combattants français Ă©taient rĂ©guliĂšrement les anciens tirailleurs perçoivent en moyenne un quart de ce que touchent leurs camarades français. Se pose enfin la question de la rĂ©troactivitĂ© de ces mesures, qui, en droit français, ne peut dĂ©passer quatre ans. AprĂšs quarante ans d' 2005, le MusĂ©e Militaire de Villeneuve-Loubet avait programmĂ© une exposition temporaire sur l'armĂ©e d'Afrique, du 30 octobre au 4 dĂ©cembre 2006. Les Ă©vĂ©nements qui ont suivi ce choix ne sont que pures coĂŻncidences. En effet, la prĂ©sentation au Festival du Film de Cannes, en mai 2006, du film IndigĂšnes » et sa sortie dans les salles, en octobre 2006, ont contribuĂ© Ă  augmenter considĂ©rablement le nombre de visiteurs aussi bien lors de son inauguration, qu'aprĂšs. Tous ont pu apprĂ©cier l'hommage rendu Ă  ces combattants, en particulier des scolaires accompagnĂ©s de leurs professeurs des Philippe WALONISLOWDĂ©couvrez une nouvelle façon d'obtenir des rĂ©ponses Ă  toutes vos questions ! Profitez des connaissances, des opinions et des expĂ©riences des internautes sur Yahoo! Questions/RĂ©ponses. / Tirailleurs TIRAILLEURS/HISTOIRE PubliĂ© le 10/02/2010 - 1252ModifiĂ© le 10/05/2010 - 1739 Des soldats africains dans les Vosges, hiver 1944. De novembre 1942 au 1er mars 1945, la FĂ©dĂ©ration -Afrique occidentale française et Afrique Ă©quatoriale française – a envoyĂ© au combat 60 000 hommes; avec leurs camarades de 1940, c’est donc prĂšs de 158 000 Africains qui ont combattu pendant la Seconde Guerre mondiale, sans oublier un effectif Ă©quivalent mobilisĂ© en Afrique noire ou affectĂ© au Maghreb pour participer Ă  l’effort de guerre. La Croix de la LibĂ©ration. Dix gradĂ©s et tirailleurs ont Ă©tĂ© faits compagnons de la LibĂ©ration, 50 mĂ©dailles de la RĂ©sistance ont Ă©tĂ© dĂ©cernĂ©es ainsi que 123 mĂ©dailles des l’occasion des nombreuses cĂ©rĂ©monies pour cĂ©lĂ©brer la victoire, les tirailleurs ne sont pas oubliĂ©s. Cependant, l’impatience des soldats Ă  ĂȘtre rapatriĂ©s au plus vite, le manque de moyens pour le faire et une Ă©volution trĂšs lĂ©gitime des mentalitĂ©s entraĂźnent des rĂ©criminations de plus en plus virulentes qui conduisent le commandement Ă  accĂ©lĂ©rer les retours en une des raisons pour lesquelles lors des dĂ©filĂ©s de 1945, les tirailleurs sĂ©nĂ©galais sont moins prĂ©sents que d’autres de leurs frĂšres d’armes. DĂ©filĂ© du 18 juin 1945. Le fait que les rĂ©giments disposent tous de leur drapeau et n’aient pas besoin d’en recevoir un nouveau, que les dĂ©filĂ©s se fassent par divisions constituĂ©es ne comportant plus de formations sĂ©nĂ©galaises » ou que les rĂ©giments existant encore se trouvent dans le Midi n’est pas non plus Ă©tranger Ă  cette plusieurs unitĂ©s d’appui disposant encore d’originaires d’Afrique noire dĂ©filent, par exemple lors des cĂ©rĂ©monies du 18 juin et du 14 juillet 1945 sur les Champs-ÉlysĂ©es, comme en tĂ©moignent de nombreux documents d’archives. Le gĂ©nĂ©ral de Gaulle amorce la dĂ©colonisation Ă  Brazzaville en janvier 1944. L’AlgĂ©rie en arabe Ű§Ù„ŰŹŰČۧۊ۱ est un pays d’Afrique du Nord faisant partie du Maghreb. Ferhat AbbasModifier Nous sommes les fils d'un monde nouveau, nĂ© de l'esprit et de l'effort français. Ferhat Abbas, 23 fĂ©vrier 1936, journal L'Entente, dans Les drames de la dĂ©colonisation, 1900-1975, paru Éditions Roblot, 1975, Jean Bonnet. Si j'avais dĂ©couvert la nation algĂ©rienne, je serais nationaliste et je n'en rougirais pas comme d'un crime. Les hommes morts pour l'idĂ©al patriotique sont journellement honorĂ©s et respectĂ©s. Ma vie ne vaut pas plus que la leur. Et cependant je ne mourrai pas pour la patrie algĂ©rienne parce que cette patrie n'existe pas. Je ne l'ai pas dĂ©couverte. J'ai interrogĂ© les vivants et les morts, j'ai visitĂ© les cimetiĂšres, personne ne m'en a parlĂ© [ ... ]. On ne bĂątit pas sur le vent. Ferhat Abbas, 23 fĂ©vrier 1936, journal L'Entente, dans L'Afrique du Nord en marche, paru Éditions Julliard, 1972, Charles-AndrĂ© Julien. Nous sommes chez nous. Nous ne pouvons aller ailleurs. C’est cette terre qui a nourri nos ancĂȘtres, c’est cette terre qui nourrira nos enfants. Libres ou esclaves, elle nous appartient, nous lui appartenons et elle ne voudra pas nous laisser pĂ©rir. L’AlgĂ©rie ne peut vivre sans nous. Nous ne pouvons vivre sans elle. Celui qui rĂȘve Ă  notre avenir comme Ă  celui des Peaux-Rouges d’AmĂ©rique se trompe. Ce sont les Arabo-BerbĂšres qui ont fixĂ©, il y a quatorze siĂšcles, le destin de l’AlgĂ©rie. Ce destin ne pourra pas demain s’accomplir sans eux. L'AlgĂ©rie, pays mal aimĂ©, ballottĂ© par le vent des passions humaines, fut meurtrie, appauvrie, mutilĂ©e. AprĂšs le drame de la guerre, les musulmans connaĂźtront celui du vide et de la solitude. La communautĂ© française, Ă  cause des erreurs qu'elle a commises, s'est exilĂ©e de l'autre cĂŽtĂ© de la MĂ©diterranĂ©e. MalgrĂ© l'accueil de la France, ces Français pleurent le pays qui les a vu naĂźtre. Les AlgĂ©riens, de leur cĂŽtĂ©, pleurent un grand nombre d'entre eux. D'autres cadres sont venus de toute l'Europe. Ces cadres ne valent pas ceux que l'AlgĂ©rie a perdus. L'AlgĂ©rie est un vaste pays oĂč beaucoup de choses restent Ă  faire. Tous ses enfants y avaient leur place. La RĂ©publique algĂ©rienne, Ă©difiĂ©e par les uns et les autres, pouvait dans les meilleures conditions, multiplier les richesses du pays, assurer son dĂ©veloppement et sa prospĂ©ritĂ© et guĂ©rir ses blessures. Ces Français qui avaient grandi au milieu de nous et qui Ă©taient aussi AlgĂ©riens que nous, Ă©taient un maillon qui rattachait notre pays Ă  la civilisation et Ă  la technique française. Nous, Musulmans, Ă©tions un autre maillon qui liait ce mĂȘme pays Ă  l'Orient et Ă  l'Afrique. Nos chances de succĂšs Ă©taient doubles. Autopsie d'une guerre l'aurore 1980, Ferhat Abbas, Ă©d. Garnier, 1980, p. 325 Hocine AĂŻt AhmedModifier Les religions, les cultures juive et chrĂ©tienne se trouvaient en Afrique du Nord bien avant les arabo-musulmans, eux aussi colonisateurs, aujourd’hui hĂ©gĂ©monistes. Avec les Pieds-Noirs et le dynamisme - je dis bien les Pieds-Noirs et non les Français - l’AlgĂ©rie serait aujourd’hui une grande puissance africaine, mĂ©diterranĂ©enne. HĂ©las ! Je reconnais que nous avons commis des erreurs politiques, stratĂ©giques. Il y a eu envers les Pieds-Noirs des fautes inadmissibles, des crimes de guerre envers des civils innocents et dont l’AlgĂ©rie devra rĂ©pondre au mĂȘme titre que la Turquie envers les ArmĂ©niens. Propos de Hocine AĂŻt Ahmed, ancien chef historique du FLN, en juin 2005, Revue Ensemble, n°248L'Europe face Ă  son passĂ© colonial, Daniel Lefeuvre, Ă©d. Riveneuve, 2008, p. 31 Avant ? vous voulez dire du temps de la colonisation ? du temps de la France ? mais c'Ă©tait le paradis! des fleurs, des fruits, des lĂ©gumes partout, des restaurants. Maintenant nous manquons de tout de crĂšches, d'Ă©coles, d'hĂŽpitaux, de dispensaires, mais le Parti et la police ont des immeubles neufs... La plus grande misĂšre ici est intellectuelle. RĂ©ponse de Hocine AĂŻt Ahmed au journaliste français du Figaro magazine en fĂ©vrier 1990 qui lui demandait comment Ă©tait l'AlgĂ©rie avant l'indĂ©pendance SaĂŻd BoualamModifier Sur les drapeaux des rĂ©giments de tirailleurs algĂ©riens et sur les Ă©tendards des spahis est gravĂ©e une devise. Ce n'est mĂȘme pas Honneur et FidĂ©litĂ© » mais Honneur et Patrie », notre Patrie, c'est la France, et nous n'admettons pas qu'on l'arrache de nos cƓurs. Nous n'admettons pas, aprĂšs le 13 mai, aprĂšs le rĂ©fĂ©rendum du 28 septembre, qu'on revienne sur notre volontĂ© de vivre et de mourrir français. Nous n'admettons pas non plus que la MĂ©trople soit consultĂ©e pour savoir si l'on nous autorise Ă  ĂȘtre français. C'est une injure qui nous est faite, Ă  nous Musulmans, qui avons dĂ©fendu sur tous les champs de bataille un patrimoine commun, un honneur commun, une patrie unique et qui sommes d'ailleurs un mĂ©lange de races, de confessions et de peuples ni plus ni moins divers que le peuple français lui-mĂȘme. DĂ©claration du Bachaga Boualam, vice-prĂ©sident de l'AssemblĂ©e nationale, le 28 janvier 1960De Psichari Ă  de Gaulle, Marcel Gallienne, Ă©d. La pensĂ©e universelle, 1978, p. 187 Quand les Français dĂ©barquĂšrent sur nos cĂŽtes, le mot AlgĂ©rie n’existait pas. Notre histoire commence en 1845 comme celle de la France, en tant que peuple, a commencĂ© avec les CapĂ©tiens. 1830, en cette terre d’Afrique du Nord, c’est le chaos, deux millions d’esclaves rançonnĂ©s par les pillards ou les fĂ©odaux, rongĂ©s par la syphilis, le trachome, le cholĂ©ra, la malaria ; des dĂ©serts, des marais pestilentiels, plus rien de ce qui avait Ă©tĂ© la paix romaine. Mon pays la France 1963, SaĂŻd Boualam, Ă©d. Pocket, 1973, p. 23 Tout AlgĂ©rien raisonnable reconnait Ă  la France le mĂ©rite de l'avoir arrachĂ©, sur tous les plans, au stade moyenĂągeux. Les Harkis au service de la France 1963, SaĂŻd Boualam, Ă©d. France-Empire, 1963, p. 178 On peut tourner la page d'une histoire qui a durĂ© cent trente ans, mais on ne peut pas effacer l'Histoire. On ne peut pas effacer ce que la France a apportĂ© Ă  l'AlgĂ©rie, cette prĂ©sence qui est dans le cƓur de ses pires ennemis, dans les pierres des villes et des villages, dans les champs, dans les vignes et jusque dans ce paysage qui a Ă©tĂ© modelĂ© par la France. Les Harkis au service de la France 1963, SaĂŻd Boualam, Ă©d. France-Empire, 1963, p. 264 Albert CamusModifier Je sais les prestiges et le pouvoir sournois de ce pays, la façon insinuante dont il retient ceux qui s'y attardent, dont il les immobilise, les prive d'abord de questions et les endort pour finir dans la vie de tous les jours. La rĂ©vĂ©lation de cette lumiĂšre, si Ă©clatante, qu'elle en devient noire et blanche, a d'abord quelque chose de suffocant. On s'y abandonne, on s'y fixe et on s'aperçoit que cette trop longue splendeur ne donne rien Ă  l'Ăąme et qu'elle n'est qu'une jouissance dĂ©mesurĂ©e. L'ÉtĂ©, Albert Camus, Ă©d. Gallimard,, 1954, p. 92 Louis ChevalierModifier C'est la France qui a contribuĂ© au progrĂšs de l'Islam [en AlgĂ©rie], en rendant par exemple l'usage de l'arabe obligatoire dans les justices de paix. L'islamisation de la Kabylie en particulier est d'Ă©poque rĂ©cente. Le problĂšme dĂ©mographique nord-africain 1947, Louis Chevalier, Ă©d. Presses universitaires de France, 1947, p. 196 Aziz ChouakiModifier Il y a aussi un concept sur lequel j'aime bien faire friser les cheveux des gens c'est dire que l'AlgĂ©rie a Ă©tĂ© inventĂ©e par la France, qu'elle a Ă©tĂ© créée de toute piĂšce en 1830 dans des bureaux. La France, quand elle est arrivĂ©e, avait affaire Ă  une RĂ©gence, avec les beylicats, des tribus qui prĂȘtaient allĂ©geance ou qui acceptaient l'impĂŽt turc ; c'est tout ce qu'il y avait. Il n'y avait ni frontiĂšre, ni drapeau, ni nom, ni AlgĂ©rie, ni DjazaĂŻr, ni rien du tout. A l'Ă©poque DjazaĂŻr, c'Ă©tait un terme marin, qui dĂ©signait des petites Ăźles qu'il y avait au port d'Alger, c'est tout. Entretien avec Aziz Chouaki le 5 janvier 1999Les mots du Bled CrĂ©ation contemporaine en langues maternelles, Les artistes ont la parole, Fellag, Dominique Caubet, Ă©d. L'Harmattan, 2004, p. 164 GĂ©nĂ©ral Jean DelaunayModifier Pour trop de nos contemporains, les campagnes de Tunisie et d'Italie restent des inconnues, Ă©clipsĂ©es qu'elles ont Ă©tĂ© par les rĂ©cits de la RĂ©sistance et de la DĂ©portation et l'Ă©popĂ©e de la 2e Juin n'a pas, comme Leclerc, une rue dans toutes nos villes. Et pourtant ses soldats ont contribuĂ© Ă  la LibĂ©ration, sur le plan stratĂ©gique en perçant le redoutable front dĂ©fensif allemand d'Italie, et sur le plan moral, en montrant aux AlliĂ©s et au monde que l'armĂ©e française Ă©tait redevenue crĂ©dible. [...] Les engagĂ©s algĂ©riens et marocains constituaient l'essentiel des troupes du Corps ExpĂ©ditionnaire Français d'Italie. Ils ont fait la preuve de leur bravoure et de leur fidĂ©litĂ© Ă  la France [...]. Il en rĂ©sulte que nous avons une immense dette de reconnaissance Ă  la fois vis-Ă -vis de ces soldats maghrĂ©bins et de leurs descendants, et vis-Ă -vis de leurs chefs. De SĂ©tif Ă  Marseille, par Cassino Carnets de guerre de Jean Lapouge, sous-lieutenant au 7e RTA, Jean Lapouge, Ă©d. Anovi, 2006, prĂ©face du gĂ©nĂ©ral Jean Delaunay, ancien Chef d'Ă©tat-major de l'armĂ©e de terre française de 1980 Ă  1983, p. 9 Jacques DerridaModifier Je parle ici, comme AlgĂ©rien devenu français un moment donnĂ©, ayant perdu sa citoyennetĂ© française, et l'ayant retrouvĂ©e. Parmi toutes les richesses culturelles que j'ai reçues, que j'ai hĂ©ritĂ©es, ma culture algĂ©rienne est parmi celles qui m'ont le plus fortement soutenu. L'hĂ©ritage que j'ai reçu de l'AlgĂ©rie est quelque chose qui a probablement inspirĂ© mon travail philosophique. Tout le travail que j'ai poursuivi, Ă  l'Ă©gard de la pensĂ©e philosophique europĂ©enne, occidentale, comme on dit, grĂ©co-europĂ©enne, les questions que j'ai Ă©tĂ© amenĂ© Ă  lui poser depuis une certaine marge, une certaine extĂ©rioritĂ©, n'auraient certainement pas Ă©tĂ© possibles si, dans mon histoire personnelle, je n'avais pas Ă©tĂ© une sorte d'enfant de la marge de l'Europe, un enfant de la MĂ©diterranĂ©e, qui n'Ă©tait ni simplement français ni simplement africain, et qui a passĂ© son temps Ă  voyager d'une culture Ă  l'autre et Ă  nourrir les questions qu'il se posait Ă  partir de cette instabilitĂ©. Tout ce qui m'a intĂ©ressĂ© depuis longtemps, au titre de l'Ă©criture, de la trace, de la dĂ©construction de la mĂ©taphysique occidentale - que je n'ai jamais, quoi qu'on en ait rĂ©pĂ©tĂ©, identifiĂ©e comme une chose homogĂšne ou dĂ©finie au singulier -, tout cela n'a pas pu ne pas procĂ©der de cette rĂ©fĂ©rence Ă  un ailleurs dont le lieu et la langue m'Ă©taient pourtant inconnus ou interdits. Maurice FaivreModifier Cette histoire de 130 annĂ©es, ou combattants français et musulmans ont combattu cĂŽte Ă  cĂŽte pour la dĂ©fense des valeurs de libertĂ© et de dĂ©mocratie, s'est achevĂ©e dans la guerre civile et le sang, contrairement Ă  ce qui s'est passĂ© en Tunisie et au Maroc. Les accords d'Evian, qui devaient consacrer la coopĂ©ration de nos deux peuples, n'ont Ă©tĂ© qu'une paix ratĂ©e. En livrant l'AlgĂ©rie Ă  la domination d'un parti totalitaire, dont les responsables se battaient "au couteau" pour accaparer richesses et pouvoir, la France a condamnĂ© les adeptes des valeurs rĂ©publicaines au massacre et Ă  l'exil, et conduit le peuple algĂ©rien, non Ă  la libertĂ©, mais Ă  l'oppression et Ă  la misĂšre, suivies de la rĂ©volte, de l'intolĂ©rance et du retour Ă  l'obscurantisme. Notre responsabilitĂ© de Français dans la situation dramatique de l'AlgĂ©rie de 1995 est donc grande. Les combattants musulmans de la Guerre d'AlgĂ©rie, Maurice Faivre, Ă©d. L'Harmattan, 1995, p. 231 Abderrahmane FarĂšsModifier S'il est en AlgĂ©rie un domaine oĂč l'effort de la France ne se discute pas, c'est bien le domaine de l'enseignement. On peut et on doit dire que l'Ă©cole a Ă©tĂ© un succĂšs certain. Les vieux maĂźtres, les premiers instituteurs ont apportĂ© toute leur foi pĂ©dagogique sans arriĂšre pensĂ©e et leur influence a Ă©tĂ© extrĂȘmement heureuse. Abderrahmane FarĂšs Ă©tait un homme politique algĂ©rien, prĂ©sident de l'ExĂ©cutif provisoire algĂ©rien en 1962AĂŻn-TĂ©mouchent de ma jeunesse, Louis Abadie, Ă©d. Serre Editeur, 2004, p. 110 Mouloud FeraounModifier Quand l'AlgĂ©rie vivra, je souhaite qu'elle se souvienne de la France et de tout ce qu'elle lui doit. EugĂšne GuernierModifier Il n'est pas sans intĂ©rĂȘt de noter que cette appellation [AlgĂ©rie] consacrait la conquĂȘte arabe et on peut se demander pourquoi les hommes politiques français du moment, tenant mieux compte du passĂ©, n'ont pas adoptĂ© les noms de Numidie ou de Kabylie. La BerbĂ©rie, l'islam et la France, EugĂšne Guernier, Ă©d. Union française, 1952, t. 2, p. 53 Cette disposition [reconnaissant la langue arabe comme langue officielle et son enseignement], qui apparait comme logique et naturelle aux esprits sincĂšres, comporte des consĂ©quences d'une exceptionnelle gravitĂ©. Tout d'abord, elle sanctionne la dĂ©route et la disparition de la civilisation berbĂšre qui, appelĂ©e Ă  perdre sa langue, est aussi Ă  la veille de perdre son Ăąme. En cette matiĂšre la France a pris lĂ  une responsabilitĂ© immense dont elle pourrait un jour subir le poids. [...] AprĂšs avoir sanctionnĂ© l'islamisation des BerbĂšres, elle reconnait la lĂ©gitimitĂ© de leur arabisation. L'ensemble constitue la plus grande victoire remportĂ©e par les Arabes au Maghreb. Il constitue la plus lourde faute de la France devant l'Histoire et devant elle-mĂȘme. La BerbĂ©rie, l'islam et la France, EugĂšne Guernier, Ă©d. Union française, 1952, t. 2, p. 71-72 GĂ©nĂ©ral AndrĂ© LenormandModifier Les tirailleurs algĂ©riens Ă©crivirent pour l'armĂ©e française des pages parmi les plus glorieuses de son histoire. Au cours de la guerre 1914-1918, leur discipline et leur courage leur valurent les plus hautes distinctions. Au cours de la 2° guerre mondiale, ils renouvelĂšrent leurs exploits, en Tunisie, puis en Italie. Ils furent parmi les remarquables combattants qui, Ă  Cassino, obligĂšrent la Wehrmacht Ă  se replier. C'est la 3° division algĂ©rienne, sous le commandement du gĂ©nĂ©ral de Monsabert, qui, au prix de combats acharnĂ©s et de lourdes pertes, enleva le BelvĂ©dĂšre et ouvrit une brĂšche dans la ligne Gustav. Les tirailleurs algĂ©riens participĂšrent avec les pieds-noirs au dĂ©barquement en Provence et Ă  la libĂ©ration de la France. A leur retour d'Indochine, la majoritĂ© d'entre eux reprit le combat en AlgĂ©rie, essentiellement dans les montagnes, pour mener une guerre, qui, au dĂ©part, leur Ă©tait incomprĂ©hensible. Historia Magazine n°218, GĂ©nĂ©ral AndrĂ© Lenormand, Ă©d. Historia, 6 mars 1972, la guerre d'AlgĂ©rie, p. 25 Jacques MarquetteModifier Il serait inadmissible que dans la communautĂ© française de demain, les hĂ©ros de la campagne de libĂ©ration, descendants des glorieux tirailleurs qui Ă  l'Alma, Ă  SolfĂ©rino, Ă  Wissembourg, Ă  Verdun et devant la ligne Maginot versĂšrent leur sang pour la France continuent Ă  ĂȘtre traitĂ©s en Français auxiliaires. Une France nouvelle pour le monde nouveau‎ 1944, Jacques Marquette, Ă©d. Maison française, 1944, p. 133 Colonel Abd-El-Aziz MĂ©lianiModifier La Grande Guerre voit l'AlgĂ©rie fournir un lourd contingent de soldats [...] ils versent gĂ©nĂ©reusement leur sang sur les principaux champs de bataille immortalisĂ©s par l'histoire Verdun, la Somme, la Champagne, l'Artois. Ils sont 170 000 Ă  traverser la MĂ©diterranĂ©e [...] Ils sont 36 000 Ă  donner leur vie pour que la France retrouve sa libertĂ© et la paix. C'Ă©taient les grands-pĂšres des harkis. Pendant la seconde guerre mondiale, alors que la France est captive et muette 230 000 soldats musulmans dont 120 000 Ă  150 000 algĂ©riens luttent entre 1942 et 1945, certains jusqu'au sacrifice suprĂȘme. [...] ils inscrivent dans le livre d'or de l'histoire de France des pages de gloire qui ont pour nom BelvĂ©dĂšre, Monte Cassino, Rome, le Rhin, Strasbourg, Belfort. Pour la seconde fois au cours de ce siĂšcle, ces soldats rendent sa dignitĂ© Ă  la patrie et lui restituent sa place dans le monde. C'Ă©taient les pĂšres des harkis. Le drame des harkis la France honteuse, Aziz Meliani, Ă©d. Perrin, 1993, p. 31 Marcel-Edmond NaegelenModifier Dans l'Ɠuvre française en AlgĂ©rie, il y a, certes, bien des insuffisances, bien des erreurs, bien des fautes, peut-ĂȘtre quelques crimes. Mais ce n'est pas sur quelques taches qui parsĂšment sa façade que l'on juge un Ă©difice. C'est sur architecture gĂ©nĂ©rale. L'AlgĂ©rie est une crĂ©ation française, dont la France doit et peut ĂȘtre fiĂšre. Avant notre arrivĂ©e [...] il n'y avait pas d'AlgĂ©rie. C'Ă©tait de la cĂŽte au Sahara et de TĂ©bessa Ă  Tlemcen le chaos et l'anarchie. Les tribus se combattaient, la guerre et le brigandage Ă©taient partout. Ce pays n'avait pas de nom parce qu'il n'avait pas d'unitĂ©, parce qu'il n'existait pas. Ce sont les Français qui lui donnĂšrent son nom AlgĂ©rie [...]. Nous avons fait ce pays, Ă©conomiquement et mĂȘme politiquement. Et si nous n'y avons pas tout fait, si nous y avons pĂ©chĂ© par sous-dĂ©veloppement, sous-administration, sous-encadrement, du moins lui avions-nous apportĂ© la paix intĂ©rieure et peu Ă  peu le sentiment de son existence. 15 janvier 1957, Marcel-Edmond Naegelen fut dĂ©putĂ© socialiste, ministre et gouverneur gĂ©nĂ©ral de l'AlgĂ©rie de 1948 Ă  1830-1962, Jeanne CaussĂ©, Bruno de Cessole, Ă©d. Maisonneuve & Larose, 1999, Marcel-Edmond Naegelen, 15 janvier 1957, p. 473 Jean-Claude PerezModifier Il ne faut pas avoir peur des mots c'est un vĂ©ritable racisme anti-arabe qui constitua en derniĂšre analyse le fondement majeur du rejet de l'AlgĂ©rie. Les grands motifs philosophiques et gĂ©nĂ©reux que l'on invoquait libertĂ© des peuples Ă  disposer d'eux-mĂȘmes, lutte contre l'impĂ©rialisme, dĂ©colonisation, furent des leurres politiques, agitĂ©s devant l'opinion, des leurres de propagande, habilement utilisĂ©s pour camoufler cette rĂ©pugnance de se mĂ©langer avec ces gens de lĂ -bas, ceux qui ne seront jamais des Français. Le Sang d'AlgĂ©rie 1992, Jean-Claude Perez, Ă©d. Dualpha, 2006, p. 102-103 Boualem SansalModifier Le Figaro Avez-vous la nostalgie de la prĂ©sence française ?Boualem Sansal Comme 80% des AlgĂ©riens. Ce qui ne veut pas dire que nous sommes nostalgiques de la colonisation. Mais au temps de la prĂ©sence française, l'AlgĂ©rie Ă©tait un beau pays, bien administrĂ©, plus sĂ»r, mĂȘme si de criantes inĂ©galitĂ©s existaient. Beaucoup d'AlgĂ©riens regrettent le dĂ©part des pieds-noirs. S'ils Ă©taient restĂ©s, nous aurions peut-ĂȘtre Ă©vitĂ© cette tragĂ©die. Je suis un iconoclaste qui dĂ©nonce les mensonges de la guerre de libĂ©ration. J'ose toucher Ă  un mythe fondateur, mais un mythe est fait pour ĂȘtre discutĂ©. L'AlgĂ©rie a Ă©tĂ© construite par la France dont elle porte les valeurs du XIXĂšme. Alger est une ville squattĂ©e. Ils sont loin d'avoir trouvĂ© les clĂ©s. Aujourd'hui, elle tourne le dos Ă  la mĂ©diterranĂ©e en regardant vers l'Iran et les pays arabes. Chez nous, les politiques s'expriment comme des imams tĂ©nĂ©breux. La France est le centre du monde par son immense culture et sa libertĂ©. C'est le pays de l'Ă©quilibre par excellence. La libertĂ© est une notion riche et profonde en Occident. Ici, en guise de libertĂ©, c'est le foutoir, l'apostrophe, l'insulte et la bagarre de rues. Le serment des barbares, Boualem Sansal, Ă©d. Gallimard, 2001, p. 325 Il faut en finit avec ces bĂȘtes immondes, avec ces barbares des temps obscurs, ces porteurs de tĂ©nĂšbres, oublier les serments pleins d'orgueil et de morgue qu'ils ont rĂ©ussi Ă  nous extorquer au sortir de ces annĂ©es de guerre. La lumiĂšre n'est pas avec eux et les lendemains ne chantent jamais que pour les hommes libres. Le serment des barbares, Boualem Sansal, Ă©d. Gallimard, 2001, p. 335 Quarante ans est un temps honnĂȘte, ce me semble, pour reconnaĂźtre que ces foutus colons ont plus chĂ©ri cette terre que nous qui sommes ses enfants. Le serment des barbares, Boualem Sansal, Ă©d. Gallimard, 2001, p. 375 Kateb YacineModifier Pendant ces treize siĂšcles, on a arabisĂ© le pays mais on a en mĂȘme temps Ă©crasĂ© le tamazight, forcĂ©ment. Ça va ensemble. L’arabisation ne peut jamais ĂȘtre autre chose que l’écrasement du tamazight. L’arabisation, c’est imposer Ă  un peuple une langue qui n’est pas la sienne, et donc combattre la sienne, la tuer.[...] L’AlgĂ©rie arabo-islamique, c’est une AlgĂ©rie contre elle-mĂȘme, une AlgĂ©rie Ă©trangĂšre Ă  elle-mĂȘme. C’est une AlgĂ©rie imposĂ©e par les armes, parce que l’islam ne se fait pas avec des bonbons et des roses. Il s’est fait dans les larmes et le sang, il s’est fait par l’écrasement, par la violence, par le mĂ©pris, par la haine, par les pires abjections que puisse supporter un peuple. On voit le rĂ©sultat. Aux origines des cultures du peuple entretien avec Kateb Yacine » 1987, dans Revue Awal, n° 9/1992 - Hommage Ă  Kateb Yacine, Kateb Yacine, Ă©d. MSH, 1992, p. 127 L'idĂ©ologie de la nation arabe » et l'intĂ©grisme musulman sont les deux principales forces qui s'opposent au progrĂšs [en AlgĂ©rie]. Kateb Yacine, 1985, dans Le poĂšte comme un boxeur, paru Seuil, 1994, Kateb Yacine. Jean-Marie Le PenModifier Ce qu’il faut dire aux AlgĂ©riens, ce n’est pas qu’ils ont besoin de la France, mais que la France a besoin d’eux. C’est qu’ils ne sont pas un fardeau ou que, s’ils le sont pour l’instant, ils seront au contraire la partie dynamique et le sang jeune d’une nation française dans laquelle nous les aurons intĂ©grĂ©s. [...] J’affirme que dans la religion musulmane rien ne s’oppose au point de vue moral Ă  faire du croyant ou du pratiquant musulman un citoyen français complet. Bien au contraire, sur l’essentiel, ses prĂ©ceptes sont les mĂȘmes que ceux de la religion chrĂ©tienne, fondement de la civilisation occidentale. D’autre part, je ne crois pas qu’il existe plus de race algĂ©rienne que de race française [...]. Je conclus offrons aux musulmans d’AlgĂ©rie l’entrĂ©e et l’intĂ©gration dans une France dynamique. Au lieu de leur dire comme nous le faisons maintenant Vous nous coĂ»tez trĂšs cher, vous ĂȘtes un fardeau », disons leur Nous avons besoin de vous . Vous ĂȘtes la jeunesse de la Nation » [...] Comment un pays qui a dĂ©plorĂ© longtemps de n’avoir pas assez de jeunes pourrait-il dĂ©valuer le fait d’en avoir cinq ou six millions?Intervention du dĂ©putĂ© Jean-Marie Le Pen pour soutenir le maintien de l'AlgĂ©rie française, le 28 janvier 1958, Ă  l'AssemblĂ©e NationaleJean-Marie Le Pen, 2e sĂ©ance du 29 janvier 1958, AssemblĂ©e Nationale, dans JO - DĂ©bats parlementaires - AssemblĂ©e Nationale 1958, paru 1958, JO. Voir aussiModifier Guerre d'AlgĂ©rie Organisation armĂ©e secrĂšte Harki ConquĂȘte et colonisation de l'AlgĂ©rie Vous pouvez Ă©galement consulter les articles suivants sur les autres projets WikimĂ©dia Les trompettes d`AĂŻda MP3 8 RPIMa - Volontaires Les trompettes d'AĂŻda MP3 Troupes de Marine Publié par Riton Publiée le 01/02/2012 220000 Ce chant Ă  la gloire des RĂ©giments de Cavalerie de la Coloniale et chantĂ© sur l'air de "la marche des trompettes" de Verdi, fut celui de l'armĂ©e d'Italie. Paroles et fichier mp3 C'est nous les descendants des rĂ©giments d'Afrique Les chasseurs, les spahis, les goumiers Gardiens et dĂ©fenseurs d'empires magnifiques Sous l'ardent soleil chevauchant sans rĂ©pit leurs fiers coursiers Toujours prĂȘts Ă  servir A vaincre ou Ă  mourir Nos coeurs se sont unis Pour la Patrie Trompettes au garde-Ă -vous sonnez, sonnez Ă  l'Ă©tendard Et que fiĂšrement dans le ciel montent nos trois couleurs Le souffle de la France anime la fanfare Et met Ă  chacun un peu d'air du pays au fond du coeur C'est notre volontĂ© De vaincre ou de lutter De consacrer nos vies A la Patrie. La piste est difficile et toujours nous appelle Par les monts pelĂ©s de Taza, de Ksar' Souk, de Midelt L'Ă©lan de Bournazel vers le Tafilalet Sur les Ksours ralliĂ©s plantera fiĂšrement nos trois couleurs C'est notre volontĂ© De vaincre ou de lutter De consacrer nos vies A la Patrie. Ensemble nous referons gaiement flotter nos Ă©tendards Et suivrons partout hardiment l'Ă©clat des trois couleurs 29/09/2016 210037 - 1 Ensemble nous reprendrons demain le chemin du dĂ©part Et pour le pays serons prĂȘts Ă  lutter sans nulle peur C'est notre volontĂ© De vaincre ou de lutter De consacrer nos vies A la Patrie. Soldats, toujours devant, toujours la tĂȘte haute Nous serons prĂ©sents sous la pluie, dans le vent, en avant ! L'ennemi nous trouvera le coeur plein de courage Et dans ce combat glorieux revivront nos hĂ©ros 29/09/2016 210037 - 2

c est nous les descendants des régiments d afrique